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Contribution du 27/04/2009 :


Madame, Monsieur,

L'optimisation des pertes est un objectif majeur que doit avoir le RTE, au même niveau que la qualité de l'électricité et l'optimisation de raccordement des sites en France (service public).

Cette optimisation doit se faire tant en terme de quantité d'électricité (MWh) que de prix de l'électricité.



Pour optimiser les quantités, le dimensionnement des réseaux, les choix techniques et l'exploitation sont des paramètres importants, mais il existe d'autres moyens tels que les productions locales à prendre en compte dans le cadre du soutient de réseaux locaux.

En effet, l'achat sur le marché des pertes du réseau se fait à chaque instant et peut se contractualiser annuellement ou sur de plus longues périodes.

Par contre, l'achat sur le marché subit les variations du prix de l'électricité et donc influence les variations de coûts des pertes.

Un simple achat financier ne tient également pas compte des congestions de réseaux qui pourraient être minimisées par des productions locales.



Par production locale, nous pouvons énumérer plusieurs pistes :

  • appel à des productions locales gérées par des tiers (cogénérations, ...)
  • mise en œuvre de moyens de production en propre : sur ce point, les évolutions techniques actuelles peuvent apporter des solutions originales et jeunes, que nous nous devons d'étudier de façon approfondie et de mettre en œuvre pour exemple et essais. Je ne parle pas la de moteurs, ou productions hydroélectriques pouvant être appelées ponctuellement et qui existent depuis de nombreuses années. Je parle ici de solutions mises en œuvre par des sociétés françaises innovantes telle Ioasis Concept (http://www.windit.fr), ou autres.

Il est important d'avoir des moyens de production en propre afin de pouvoir arbitrer entre un prix d'achat qui peut augmenter fortement et le prix de production.

Sur les prix à proprement parler, des choses différentes ont été mis en place dans les pays européens pour optimiser les coûts de réseau et communiquer avec les industriels.

On peut citer par exemple les systèmes d'up-lift en Angleterre avec le National Grid.

Il serait intéressant de faire une analyse des forces et faiblesses de chaque système dans les différents pays.


Enfin, pour bien gérer les pertes, il est important de bien les connaître, c'est pourquoi le système de comptage doit être optimal mais cela doit déjà être le cas.

 

En tout état de cause, les choix et approbations sur les pertes et coûts associés doivent être réalisés par des experts indépendants : du RTE, des associations d'industriels, du monde politique.



Cordialement

Benoit Vantourout
BORALEX S.A.S.

Réponse du 05/05/2009 :

Bonjour monsieur,

Je vous remercie de votre contribution aux réflexions du groupe de travail sur les pertes électriques.

Votre proposition de couverture des pertes connue comme étant la "mise en œuvre de production en propre" correspond à l’un des modèles qui sera étudié par le Groupe de travail.

Vous suggérez une "analyse des forces et faiblesses de chaque système dans les différents pays". Le Groupe de travail souhaite s’appuyer sur l’analyse des pratiques des autres pays pour nourrir ses réflexions. Un questionnaire permettant de collecter les informations auprès des régulateurs de pays européens leur a été adressé. Les résultats seront publiés sur le site internet après présentation au Comité de Pilotage.

Le système de comptage sur le réseau de transport permet une évaluation précise des pertes sur ce réseau. Le système de comptage en distribution est actuellement en cours de modernisation : ERDF va expérimenter d'ici à fin 2010 un système de comptage évolué (baptisé Linky) dont la remontée des informations en temps réel permettra de mieux évaluer les pertes techniques et non techniques.

Concernant les choix et approbations sur les pertes et coûts associés, ils sont réalisés en totale indépendance par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Les réflexions du groupe de travail ne préjugent pas des futures décisions de la CRE.



Bien cordialement,

Eric Dyèvre